Eglise Saint-Pierre et Saint-Eutrope du XIIème siècle.
Dans bien des églises de nos régions, les dommages causés par les guerres ou l'oubli ont obligé à de nombreuses reconstructions, adjonctions ou remaniements qui ont peu à peu fait disparaître ou dissimulé le style primitif de nos églises.
Eglise saint Pierre et saint Eutrope d'Angerville. C'est ainsi que l'église d'Angerville dont la construction remonterait au XIIe siècle, traces visibles par sa tour en extérieur et en intérieur par les colonnes du chœur et du sanctuaire, apparaît dans son architecture actuelle du XVe siècle. L'entrée d'origine ouvrant sur la nef et formée d'un portail au centre aplati et jugée incommode a été remplacée par un portail latéral au XVe siècle. Il aurait été protégé par un porche. Le clocher carré ajouré de fenêtres ogivales est surmonté du toit beauceron à deux pentes, sur ce toit émerge une petite tourelle pointue, comme pour augmenter la faible hauteur du clocher. En intérieur, la nef et les bas-cotés sont également représentatifs du remaniement du XVe siècle. La tour carrée du clocher se terminait, avant la flèche, par un toit en bâtière, courant dans la région. L'escalier hexagonal fait saillie et se termine par une calotte pyramidale accolée aux contreforts. Jadis un cimetière entourait l'église ; il fut supprimé par lettres patentes de Louis XV en septembre 1764.
De nos jours une partie de cet espace est construit. Le portail de l'église situé à l'ouest date de la fin du XVe siècle, 2 colonnes d'époque romane du XIIe siècle ont été réutilisées lors de la construction du portail et du pignon ouest. Le vitrail qui orne la fenêtre ogivale trilobée à sa partie supérieure, représente le retour de l'enfant prodigue. En son intérieur on peut remarquer la nef composée de 3 arches ogivales reposant sur des piliers dissemblables ; la nef est parfaitement voutée et présente des arêtes munies chacune d'une nervure prismatique, dont les moulures viennent se fondre dans le pilier.
L'irrégularité de l'ensemble laisse à penser que de longues années se sont écoulées avant la fin des travaux. La date "1521" gravée sur la retombée d'ogive contre le mur du fond ouest à droite de la tribune en entrant pourrait signifier l'époque de la fin de ces travaux. Les armoiries peintes sur le mur intérieur ouest près de la tribune, sont celles de Jean Delpech (1698-1737) seigneur et marquis de Méréville en 1733.